Vous cherchez Jésus de Nazareth, le crucifié; Il est ressuscité Marc 16,6

Les invités à la noce

Méditation de l’Évangile du mardi 7 novembre

Jésus en profite pour raconter à ses contemporains une parabole transparente… “Le Royaume des Cieux peut être comparé à un roi qui fit un festin de noces pour son fils, et il invita beaucoup de monde” L’allusion est claire. C’est l’histoire d’Israël, et, au-delà d’Israël, celle de toute l’humanité, invitée sous le chapiteau des Cieux, à la noce du Fils Bien-Aimé. Le Roi, c’est donc Yahvé, et le Fils, Jésus lui-même.

Évangile de Jésus-Christ selon Saint Luc, 14, 15-24

En ce temps-là,
au cours du repas chez un chef des pharisiens,
en entendant parler Jésus, un des convives lui dit :
« Heureux celui qui participera au repas
dans le royaume de Dieu ! »
Jésus lui dit :
« Un homme donnait un grand dîner,
et il avait invité beaucoup de monde.
À l’heure du dîner, il envoya son serviteur
dire aux invités :
“Venez, tout est prêt.”
Mais ils se mirent tous, unanimement, à s’excuser.
Le premier lui dit :
“J’ai acheté un champ,
et je suis obligé d’aller le voir ;
je t’en prie, excuse-moi.”
Un autre dit :
“J’ai acheté cinq paires de bœufs,
et je pars les essayer ;
je t’en prie, excuse-moi.”
Un troisième dit :
“Je viens de me marier,
et c’est pourquoi je ne peux pas venir.”
De retour,
le serviteur rapporta ces paroles à son maître.
Alors, pris de colère,
le maître de maison dit à son serviteur :
“Dépêche-toi d’aller sur les places
et dans les rues de la ville ;
les pauvres, les estropiés, les aveugles et les boiteux,
amène-les ici.”
Le serviteur revint lui dire :
“Maître, ce que tu as ordonné est exécuté,
et il reste encore de la place.”
Le maître dit alors au serviteur :
“Va sur les routes et dans les sentiers,
et fais entrer les gens de force,
afin que ma maison soit remplie.
Car, je vous le dis,
aucun de ces hommes qui avaient été invités
ne goûtera de mon dîner.” »

Méditation de l’évangile du mardi 7 novembre

Jésus, invité chez l’un des principaux pharisiens, vient de donner un conseil pour le moins inattendu :

“Toi, lorsque tu donnes un repas, invite des pauvres, des estropiés, des boiteux, des aveugles; et tu seras heureux de ce qu’ils ne sont pas en état de te le rendre, car on te le rendra lors de la Résurrection des justes”

Cet appel de Jésus a bouleversé l’un des convives, car même un pharisien peut ouvrir son coeur à la Parole. Aussi celui-ci s’exclame-t-il : “Heureux celui qui prendra son repas dans le Royaume de Dieu !”

Jésus en profite pour raconter à ses contemporains une parabole transparente… “Le Royaume des Cieux peut être comparé à un roi qui fit un festin de noces pour son fils, et il invita beaucoup de monde”

L’allusion est claire. C’est l’histoire d’Israël, et, au-delà d’Israël, celle de toute l’humanité, invitée sous le chapiteau des Cieux, à la noce du Fils Bien-Aimé. Le Roi, c’est donc Yahvé, et le Fils, Jésus lui-même.

Les invités n’ont pas voulu reconnaître l’Heure, l’Heure du Seigneur. En effet, après deux mille ans, la préparation s’achève, les temps sont révolus. Mais Israël décline l’invitation.

“Et il envoya son serviteur, à l’heure du dîner, dire aux invités : Venez, car c’est déjà prêt. Et tous ensemble se prirent à s’excuser”

Pauvres raisons humaines qui sentent le mercantilisme et l’égoïsme. Mais en fait tous s’esquivent et personne ne se dérange.

Devant ce premier refus, rappel de l’opposition rencontrée par les prophètes tout au long de l’Histoire, Dieu redouble de tendresse vis-à-vis de son peuple. Jésus souligne cette tendresse en décrivant tout le soin mis à la préparation de ce festin.

“Dites aux invités, voici que j’ai préparé mon déjeuner; les boeufs et les animaux gras ont été immolés ; et tout est prêt. Venez aux noces”

Vaine tendresse, car bientôt, allant plus loin que leurs pères, ils iront jusqu’à tuer le serviteur du roi.

Jésus met en pratique le conseil que Lui-même donnait aux invités. C’est à tous les hommes qu’Il veut voir annoncer la Bonne Nouvelle du Royaume et transmise l’invitation du Père. Personne n’est exclu; bons ou mauvais : tous sont conviés…

“Et les serviteurs du roi, étant sortis sur les routes, ramassèrent tous ceux qu’ils trouvèrent, mauvais et bons. Et la salle de noce fut remplie de convives qui se mirent à table”

Jésus, comme dans la parabole de l’ivraie, ne rétrécit pas l’accueil de Dieu. Il est offert aux bons comme aux mauvais, et la salle de noce est comble. Le texte de Luc précise que Dieu force tous les vagabonds à entrer chez Lui, dans sa maison, afin de la remplir.

“Va sur les chemins et vers les clôtures; et force-les d’entrer, afin que ma maison soit pleine”

Ce n’est certes pas là une image étriquée d’un ciel réservé à quelque élite spirituelle. Et c’est justement aux pharisiens, qui se croyaient justes, qu’Il tient ces propos. Ce sont les pauvres, les estropiés, les aveugles et les boiteux (les pécheurs) qu’Il appelle. Car, s’il n’a exclu personne, Il sait bien que les gens en place, que les gens riches, que les gens heureux ont toujours des excuses pour ne pas répondre à ses avances…

“Car Je vous affirme qu’un de ces hommes qui avait été invités ne goûtera à mon dîner !”

Israël laisse le pas aux païens du monde entier. Cela ne veut pas dire que l’on entre automatiquement dans le Royaume des Cieux. Non. Il faut être revêtu de la robe nuptiale pour prendre part au banquet.

Nous sommes des êtres libres. Dieu invite, propose, sollicite et attend notre oui. Dieu nous aime. Il ne collectionne pas des robots… car pour Lui, nous ne sommes pas des automates. Les invités refusent très consciemment, et ici de mettre l’habit de rigueur, et là de quitter leurs préoccupations :

“Le roi envoya ses serviteurs pour appeler les invités au festin des noces. Mais ils ne voulaient pas venir”

Pour aller vers Dieu, il est nécessaire de  se convertir, de se retourner vers Lui, de rompre avec nous-même. Il faut changer de veste et s’endimancher.

La parabole est si claire pour les contemporains de Jésus que :

Les pharisiens s’étant retirés tinrent conseil pour Le prendre au piège de leurs questions, Le prendre en défaut sur une parole, pour Le livrer au pouvoir et à l’autorité du gouverneur”

Ils allaient bientôt mettre à mort le Serviteur du Roi.

Père Gabriel