Présentation du père Brottier par Monseigneur Lustiger
Messe de béatification – Rome – 25 novembre 1984
Le Père Daniel Brottier est né le 7 septembre 1876 dans le diocèse de Blois, à la Ferté-Saint-Cyr. Dès l’âge de raison, il manifeste un grand amour de Dieu et le désir du sacerdoce. Il ne tarda pas à se préparer à y parvenir, guidé à la fois par ses parents et par un prêtre qui le conduisit au séminaire.
Prêtre le 22 octobre 1899, il va pendant trois ans exercer les fonctions de professeur au Collège libre de Pontlevoy. Mais il rêve de plus vastes champs d’apostolat et il entre dans la Congrégation missionnaire des Pères du Saint-Esprit. Sa première mission est le Sénégal, pendant 8 ans où il va innover, se dépenser, au détriment de ses forces toutefois. A sa grande peine, il doit rentrer en France, mais il travaille tout de même pour sa «mission », en soutenant la construction de la Cathédrale de Dakar qui doit être le Souvenir Africain, à la mémoire de tous ceux qui sont morts en Afrique.
Mais la guerre mondiale éclate en 1914, et le Père Brottier, non mobilisé en raison de sa mauvaise santé, s’engage parmi les premiers dans le corps des aumôniers volontaires. Pendant 52 mois, il va être en première ligne, au milieu des pires dangers, mais il les recherche, parce que là se trouvent des hommes qui souffrent et qui meurent. Et il veut les aider autant à se battre qu’à bien mourir, au péril de sa propre vie. Il en reviendra indemne, protégé par le Petite Thérèse de Lisieux. Le Vicaire Apostolique du Sénégal, Mgr Jalabert, lui avait confié, à son insu, celui qu’il aimait comme son meilleur ami et le meilleur de ses prêtres.
Lorsqu’en 1923, le Cardinal Archevêque de Paris songe à restaurer l’œuvre des Orphelins-Apprentis d’Auteuil, il demande au Supérieur Général des Pères du Saint-Esprit de lui donner le Père Brottier. Et c’est là que pendant 13 ans, jusqu’au jour de sa mort – 28 février 1936 -, il va donner toute sa mesure, de dévouement, d’initiatives diverses, toutes originales, toutes d’une efficacité merveilleuse. Il est vrai qu’il a voulu s’appuyer sur la protection de Ste Thérèse de l’Enfant-Jésus.
A ses enfants abandonnés, le P. Brottier a donné cette jeune sainte comme mère et protectrice. L’œuvre d’Auteuil prospère, et aussi la Cathédrale de Dakar, consacrée 26 jours avant la mort du P. Brottier qui continue à rassembler les foules.
Des guérisons présumées miraculeuses sont en cours d’études; si elle aboutissent, cela ouvrira la voie à la canonisation du père Brottier.