Vous cherchez Jésus de Nazareth, le crucifié; Il est ressuscité Marc 16,6

 La Vierge était absolument certaine de la résurrection de son Fils

puisqu’il l’avait si ouvertement prédite; mais elle en ignorait l’heure qui, en effet, ne se trouve nulle part déterminée. Elle passa donc la nuit du Grand Samedi, qui lui parut bien longue, à réfléchir sur l’heure possible de la résurrection.

Sachant que David a plus que les autres Prophètes, parlé de la Passion du Christ, elle parcourut le psautier, mais n’y trouva nulle indication de l’heure. Cependant, au psaume 56, David, parlant en la personne du Père à son Fils, dit : « Eveille-toi, ma gloire, éveille-toi ma harpe et ma cithare. » Et le Fils répondit :« Je m’éveillerai à l’aurore… »

Quand la Vierge Marie sut l’heure de la résurrection, je vous laisse penser avec quel empressement elle se leva pour voir si l’aurore venait. Elle constata que non et acheva le psautier.

Puis elle voulut s’assurer si d’autres Prophètes n’avaient pas mentionné l’heure de la résurrection et elle trouva au chapitre six d’Osée ce texte : « Après deux jours il nous rendra la vie, le troisième jour il nous relèvera et nous vivrons en sa présence. Appliquons-nous à connaître le Seigneur, sa venue est certaine comme l’aurore. »

La Vierge se leva et dit :« Ces témoins de l’heure où mon Fils doit ressusciter me suffisent… »

Puis elle regarda par la fenêtre et vit que l’aurore commençait à poindre. Sa joie fut grande : « Mon Fils va ressusciter », dit-elle.

Puis, fléchissant les genoux, elle pria  « Réveille-toi, sois devant moi et regarde, et toi, Seigneur Dieu Sabaoth, réveille-toi. »

Et, aussitôt, le Christ lui envoya l’ange Gabriel disant : « Toi qui as annoncé à ma Mère l’incarnation du Verbe,annonce-lui sa résurrection. »

Aussitôt l’Ange vola vers la Vierge et lui dit  « Reine du ciel, réjouis-toi, car celui que tu as mérité de porter dans ton sein 
est ressuscité comme il l’a dit. »

Et le Christ salua sa Mère en disant : « La paix soit avec toi… »

Et Marie dit à son Fils : « Jusqu’ici, mon Fils, je rendais mon culte le samedi, pour honorer le saint repos après la création du monde ;désormais, ce sera le dimanche, en mémoire de ta résurrection, de ton repos et de ta gloire. » Et le Christ approuva.

Le Christ raconta à Marie ce qu’il avait fait aux enfers, comment il avait enchaîné Satan, et présenta à sa Mère les patriarches qu’il en avait ramenés. Et tous la saluèrent d’une inclination profonde.

Je vous laisse à penser quels furent les sentiments d’Adam et d’Eve lorsqu’ils dirent à la Vierge Marie : « Bénie sois-tu notre fille et notre Dame, toi dont parlait le Seigneur lorsqu’il dit au serpent : je mettrai une hostilité entre toi et la femme. »

Eve ajouta : « J’ai fermé par ma faute le paradis, mais toi, pleine de grâce, tu l’as ouvert à nouveau. »

Et chaque Prophète lui disait tour à tour :

« J’ai prophétisé de toi ici ou là dans mon livre », puis tous la saluèrent en disant : « Tu es la gloire de Jérusalem, la joie d’Israël et l’honneur de notre peuple. »

Et la Vierge leur rendit leur salut par ces mots : « Vous êtes une race élue, un sacerdoce royal, une nation sainte, un peuple que Dieu s’est acquis pour annoncer les louanges de celui qui vous a appelés des ténèbres à son admirable lumière. »

Et les anges chantèrent à nouveau : « Reine du ciel, réjouis-toi. »

Saint Vincent Ferrier 
Dominicain espagnol 1357-1418

 

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