Méditation de l’Évangile du mardi 13 février
Jésus rejette la doctrine des pharisiens formalistes et sans amour. Leur attitude morale fige toute spiritualité pour la rendre bientôt odieuse. Il rejette la doctrine d’Hérode, profiteur et sensuel qui, sans scrupule, supprime ceux qui lui rappellent les commandements de Dieu.
Évangile de Jésus-Christ selon saint Marc 8,14-21
En ce temps-là,
les disciples avaient oublié d’emporter des pains ;
ils n’avaient qu’un seul pain avec eux dans la barque.
Or Jésus leur faisait cette recommandation :
« Attention ! Prenez garde au levain des pharisiens
et au levain d’Hérode ! »
Mais ils discutaient entre eux sur ce manque de pains.
Jésus s’en rend compte et leur dit :
« Pourquoi discutez- vous sur ce manque de pains ?
Vous ne saisissez pas ? Vous ne comprenez pas encore ?
Vous avez le cœur endurci ?
Vous avez des yeux et vous ne voyez pas,
vous avez des oreilles et vous n’entendez pas !
Vous ne vous rappelez pas ?
Quand j’ai rompu les cinq pains pour cinq mille personnes,
combien avez-vous ramassé
de paniers pleins de morceaux ? »
Ils lui répondirent :
« Douze.
– Et quand j’en ai rompu sept pour quatre mille,
combien avez-vous rempli de corbeilles
en ramassant les morceaux ? »
Ils lui répondirent :
« Sept. »
Il leur disait :
« Vous ne comprenez pas encore ? »
James Tissot – Brooklyn Museum
Méditation de l’Évangile du mardi 13 février
Jésus passant d’une rive à l’autre du lac avec ses disciples, ces derniers oublient d’emporter du pain et Jésus leur dit d’une manière ironique :
“Voyez et gardez-vous du levain des pharisiens et des sadducéens… et du levain d’Hérode”
Ils n’ont pas tous saisi l’allusion à la doctrine des pharisiens quand Il leur parle du “ferment”.
“Eux raisonnaient en eux-mêmes, se disant : c’est parce que nous n’avons pas pris de pains”. Il faudra qu’il mette les points sur les “i” pour qu’ils comprennent.
Il ne s’est pas entouré des plus belles intelligences du siècle pour leur transmettre sa doctrine. Il a pris des gens de son terroir, des gens sans culture, des lents qui, durant trois ans, le feront bien souvent bondir. L’ironie leur échappe. Les allusions les plus claires, ils ne les saisissent pas. Il les met en garde contre le levain des pharisiens et eux pensent qu’Il leur reproche d’avoir oublié de prendre du pain pour le voyage.
“Comment n’avez-vous pas réfléchi que Je ne vous ai pas parlé à propos des pains ? Mais gardez-vous du “levain” des pharisiens et des sadducéens. Alors ils comprirent qu’Il ne leur avait pas dit de se garder du levain des pains, mais de la doctrine des pharisiens et des sadducéens”.
En effet, Il rejette la doctrine des pharisiens formalistes et sans amour. Leur attitude morale fige toute spiritualité pour la rendre bientôt odieuse. Il rejette la doctrine d’Hérode, profiteur et sensuel qui, sans scrupule, supprime ceux qui lui rappellent les commandements de Dieu.
Il rejette la doctrine des sadducéens, conformistes, toujours prêts à toutes les compromissions pour assurer leur tranquillité terrestre, la seule à laquelle ils croient.
Jésus nous demande des choix. A nous de transformer nos mentalités et de savoir rejeter les erreurs des multiples systèmes de pensées qui régissent le monde. Lui a su manifester une liberté de pensée, de parole et d’action absolue face à la vérité.
Ce levain des pharisiens, des hérodiens, des docteurs de la Loi, des zélotes, des Romains, des scribes et des sadducéens, Il le rejette avec la dernière des énergies.
Et ce n’était pas sans danger et sans risque ! Il le payera de sa vie. Nous pouvons remarquer que c’est le pouvoir politique de tout bord qui en veut ici à la liberté de pensée et d’action du Seigneur.
Père Gabriel