Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 18,15-20.
En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples :
« Si ton frère a commis un péché contre toi, va lui faire des reproches seul à seul. S’il t’écoute, tu as gagné ton frère.
S’il ne t’écoute pas, prends en plus avec toi une ou deux personnes afin que toute l’affaire soit réglée sur la parole de deux ou trois témoins.
S’il refuse de les écouter, dis-le à l’assemblée de l’Église ; s’il refuse encore d’écouter l’Église, considère-le comme un païen et un publicain.
Amen, je vous le dis : tout ce que vous aurez lié sur la terre sera lié dans le ciel, et tout ce que vous aurez délié sur la terre sera délié dans le ciel.
Et pareillement, amen, je vous le dis, si deux d’entre vous sur la terre se mettent d’accord pour demander quoi que ce soit, ils l’obtiendront de mon Père qui est aux cieux.
En effet, quand deux ou trois sont réunis en mon nom, je suis là, au milieu d’eux. »
Méditation de l’Evangile du dimanche 10 septembre
Jésus nous propose une société chrétienne où nous aurions le courage de dire à nos frères la vérité, dans le respect.
Et si ton frère a péché contre toi, reprends le entre toi et lui seul.
L’attitude demandé par Jésus est à l’encontre de la pratique générale. Les cancans tournent sans que l’intéressé ne soit averti directement. Car ce n’est pas bien souvent que nous suivons ce conseil de Jésus. Ou bien encore il est si naturel de se laisser aller à l’emportement en public, de faire une esclandre, de venger notre honneur bléssé et d’oublier justement de ménager l’amour-propre de notre frère, en évitant de le reprendre en public.
Pour Jésus, notre prochain est un frère, quelqu’un à qui l’on pardonne de tout coeur, comme on peut le faire entre membres d’une même famille.. Car pour Lui, nous sommes membres d’une même famille, celle de Dieu..
Pour Lui, nous n’avons qu’un seul Père, le Père du ciel, qu’une vie, qu’Il est venu apporter, la vie de Dieu, et il ose affirmer qu’il est le “Pain Vivant” descendu du ciel, que nous devrions partager entre frères…
Amen, je vous le dis : tout ce que vous aurez lié sur la terre sera lié dans le ciel, et tout ce que vous aurez délié sur la terre sera délié dans le ciel.
Jésus nous donne le pouvoir d’ouvrir le monde à de nouveaux horizons, où la paix et le pardon remplaceront la haine et la guerre. Les clefs qu’Il offre à Pierre sont du même genre.
Jésus nous demande donc de prendre l’initiative dans les conflits avec nos frères. A nous de poser les actes libres qui aident nos frères à sortir de l’enfermement de la haine et du péché.
Cette initiative, cette action libre gagne les coeurs…. “Tu auras gagné ton frère” . Cette action provoque une libération. Autrement nos frères restent prisonniers, où de leur faiblesse dans le péché, ou de la haine qui envahissent leur coeur. Cette action libre, ce choix, lie ou délie nos frères.
“Amen, je vous le dis : tout ce que vous aurez lié sur la terre sera lié dans le ciel, et tout ce que vous aurez délié sur la terre sera délié dans le ciel.”
Il nous donne là un pouvoir merveilleux et dangereux. Pouvoir merveilleux puisqu’il est fait pour libérer les hommes et les engager sur le chemin de Dieu. Pouvoir dangereux, car il s’agit d’user avec sagesse de cette puissance et de ne pas l’annexer, comme les scribes dont Il parle, au risque d’entraver la marche de nos frères vers le Royaume.
Père Gabriel
