Méditation de l’évangile selon saint Jean : les témoins de la Résurrection
L’ange leur dit : « Ne soyez pas effrayées ! Vous cherchez Jésus de Nazareth, le Crucifié ? Il est ressuscité : il n’est pas ici… Allez dire à ses disciples et à Pierre : “Il vous précède en Galilée. Là vous le verrez, comme il vous l’a dit.”
Évangile de Jésus-Christ selon saint Jean 20, 2-18
Le premier jour de la semaine,
Marie Madeleine courut trouver Simon-Pierre et l’autre disciple,
celui que Jésus aimait,
et elle leur dit :
« On a enlevé le Seigneur de son tombeau,
et nous ne savons pas où on l’a déposé. »
Pierre partit donc avec l’autre disciple
pour se rendre au tombeau.
Ils couraient tous les deux ensemble,
mais l’autre disciple courut plus vite que Pierre
et arriva le premier au tombeau.
En se penchant, il s’aperçoit que les linges sont posés à plat ;
cependant il n’entre pas.
Simon-Pierre, qui le suivait, arrive à son tour.
Il entre dans le tombeau ;
il aperçoit les linges, posés à plat,
ainsi que le suaire qui avait entouré la tête de Jésus,
non pas posé avec les linges,
mais roulé à part à sa place.
C’est alors qu’entra l’autre disciple,
lui qui était arrivé le premier au tombeau.
Il vit, et il crut.
Méditation de l’évangile selon saint Jean 20, 2-18
Au matin de Pâques, les saintes femmes ne s’attendent nullement à la résurrection. Elles viennent simplement pour oindre le corps du Seigneur. Elles viennent l’ensevelir selon la coutume.
“ Le sabbat terminé, Marie Madeleine, Marie, mère de Jacques, et Salomé achetèrent des parfums pour aller embaumer le corps de Jésus. De grand matin, le premier jour de la semaine, elles se rendent au tombeau dès le lever du soleil.”
On ne les sent nullement hypnotisés par la pensée de la résurrection. Bien au contraire, leurs discussions montrent des préoccupations diamétralement opposées.
” Elles se disaient entre elles : « Qui nous roulera la pierre pour dégager l’entrée du tombeau ? “
Il faut qu’elles voient le tombeau ouvert pour qu’elles commencent à se troubler; il faut qu’un ange, messager flamboyant de Dieu, leur ouvre l’esprit pour leur faire comprendre la vérité dans la réalité.
” Levant les yeux, elles s’aperçoivent qu’on a roulé la pierre, qui était pourtant très grande “.
Femmes pratiques, les femmes de Galilée ont noté jusqu’à la manière dont le corps était placé : ” Les femmes qui avaient accompagné Jésus depuis la Galilée suivirent Joseph. Elles regardèrent le tombeau pour voir comment le corps avait été placé ” Et cela le vendredi soir. Aussi sont-elles consternées quand elles ne trouvent pas le corps du Seigneur, le dimanche matin. Ce ne sont donc pas de telles femmes que l’on peut croire en proie à l’illusion. Elles viennent chercher un cadavre et ne le trouvant pas elles sont consternées.
“Elles entrèrent, mais ne trouvèrent pas le corps du Seigneur Jésus. Alors qu’elles étaient désemparées, voici que deux hommes se tinrent devant elles en habit éblouissant”
Elles ne sont troublées que par ce fait et ne pensent nullement à la résurrection.
“Or il leur dit : « Ne soyez pas effrayées ! Vous cherchez Jésus de Nazareth, le Crucifié ? Il est ressuscité : il n’est pas ici. Voici l’endroit où on l’avait déposé. Et maintenant, allez dire à ses disciples et à Pierre : “Il vous précède en Galilée. Là vous le verrez, comme il vous l’a dit.”
L’annonce de la résurrection les jette dans l’épouvante. Pour des esprits prêts à l’hallucination, c’est une réussite… Mieux vaut voir la peur de ces pauvres femmes venant de constater cette résurrection stupéfiante en effet.
“Elles sortirent et s’enfuirent du tombeau, parce qu’elles étaient toutes tremblantes et hors d’elles-mêmes. Elles ne dirent rien à personne, car elles avaient peur.”
Le récit de Jean, plus ramassé, semble gommer le silence des saintes femmes. Elles ne durent pas tenir leurs langues bien longtemps. Cela devait les démanger, et la courses des deux Marie vers Pierre et Jean est si naturelle… En tout cas, ni Marie-Madeleine ni Simon-Pierre ni Jean ne s’attendent à la résurrection. Elle est bien loin de la véritable atmosphère de l’Evangile cette illusion collective, crée par le désir… C’est à se demander, devant la vérité du texte, où se trouve l’illusion?
“Elle court donc trouver Simon-Pierre et l’autre disciple, celui que Jésus aimait, et elle leur dit : « On a enlevé le Seigneur de son tombeau, et nous ne savons pas où on l’a déposé. “
Le double témoignage, d’un côté de Marie-Madeleine et de celui des autres femmes ne trouve qu’incrédulité près des apôtres qui ne regarde cela que comme radotage de femmes.
Père Gabriel