Vous cherchez Jésus de Nazareth, le crucifié; Il est ressuscité Marc 16,6

Les deux fils

Méditation de l’évangile du 1er Octobre – fête de Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus

Car dans cette parabole des deux fils, Jésus montre toute sa hardiesse. Il fallait l’indépendance du Christ pour oser comparer les “purs”, les “lavés sept fois le jour”, aux êtres regardés comme les plus abjects de la nation : publicains et pécheresses publiques.

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 21,28-32.

En ce temps-là, Jésus disait aux grands prêtres et aux anciens du peuple : 
« Quel est votre avis ? Un homme avait deux fils. Il vint trouver le premier et lui dit : “Mon enfant, va travailler aujourd’hui à la vigne.” 
Celui-ci répondit : “Je ne veux pas.” Mais ensuite, s’étant repenti, il y alla. 
Puis le père alla trouver le second et lui parla de la même manière. Celui-ci répondit : “Oui, Seigneur !” et il n’y alla pas. 
Lequel des deux a fait la volonté du père ? » Ils lui répondent : « Le premier. » Jésus leur dit : « Amen, je vous le déclare : les publicains et les prostituées vous précèdent dans le royaume de Dieu. 
Car Jean le Baptiste est venu à vous sur le chemin de la justice, et vous n’avez pas cru à sa parole ; mais les publicains et les prostituées y ont cru. Tandis que vous, après avoir vu cela, vous ne vous êtes même pas repentis plus tard pour croire à sa parole. »

Méditation de l’évangile du 1er Octobre

Ses ennemis sont furieux de son autorité. Et le voilà qui vient les narguer jusque dans le Temple !… Ils le mettent en devoir d’attaquer :

“Par quelle autorité fais-tu cela ? et qui t’a donné cette autorité ?”

Jésus ne répond pas brutalement ni insolemment, mais leur conte deux histoires : Captivés par son récit, ils ne se reconnaissent, avec rage, que trop tard. Car le “Fils” qui dit le “oui” vide de la tradition, ce sont eux ; le “Fils” qui dit le “non” du péché, mais se convertit, ce sont les publicains et les prostituées.

“Un homme avait deux enfants. Et allant trouver le premier, il lui dit : Mon enfant, va aujourd’hui travailler à ma vigne. Il répondit : Je ne veux pas. Après, il se repentit. Et il y alla. Allant trouver le second, il lui dit la même chose. Celui-ci répondit :Moi, oh ! oui, Seigneur. Et il n’y alla pas. Lequel des deux a fait la volonté de son Père ? Ils disent : Le premier”

Jésus veut-il captiver son auditoire ? S’en rendre maître, lui faire tirer les conclusions que, deux minutes auparavant, il refusait d’admettre ? Alors, Il leur parle en paraboles. L’histoire est si bien menée, si vivement conduite, que tous, amis et ennemis, sont pris. A tel point que Jésus les conduit là où Il veut.

C’est bien le cas aujourd’hui : les princes des prêtres qui viennent de refuser de parler de Jean et de sa mission se voient obligés d’y revenir, pris au piège par l’histoire si bien narrée du père de famille et de ses deux fils, qu’ils ont trop bien écoutée.

Car dans cette parabole des deux fils, Jésus montre toute sa hardiesse. Il fallait l’indépendance du Christ pour oser comparer les “purs”, les “lavés sept fois le jour”, aux êtres regardés comme les plus abjects de la nation : publicains et pécheresses publiques.

Bien plus, non seulement les comparer, mais les placer en dessous de ceux-ci, pour n’avoir pas écouter ce demi-fou du désert, qui déjà demandait comme aujourd’hui le Prophète de Galilée, autre chose qu’une lessive extérieure, mais bien de faire de dignes fruits de pénitence.

“Car Jean est venu à vous dans la voie de la justice et vous n’avez pas cru en lui, tandis que les publicains et les courtisanes ont cru en lui ; ce que voyant, vous n’avez même pas voulu, plus tard, vous repentir et croire en lui”

S’attaquer ouvertement aux gens en place est toujours une aventure périlleuse. Dans cette anecdote, Jésus nous livre sa conception de la liberté et la manière dont nous en usons. Les voies de Dieu sont claires et ne nous échappent pas, mais même ses ordres ne sont que des propositions.

“Mon enfant, va aujourd’hui travailler à ma vigne”.

La liberté chrétienne nous propose des choix que nous savons fort bien refuser ou accepter. Nous sommes, tantôt le fils aîné, tantôt le cadet, tantôt dans le camp des publicains, tantôt dans celui des pharisiens.

Père Gabriel