Méditation de l’évangile du vendredi 19 février
Dans la vie spirituelle, dans notre vie d’union avec Dieu, il y a aussi des jours sombres où le Seigneur s’éclipse, et où il nous faut jeûner…
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 9,14-15.
En ce temps-là, les disciples de Jean le Baptiste s’approchent de Jésus en disant : « Pourquoi, alors que nous et les pharisiens, nous jeûnons, tes disciples ne jeûnent-ils pas ? »
Jésus leur répondit : « Les invités de la noce pourraient-ils donc être en deuil pendant le temps où l’Époux est avec eux ? Mais des jours viendront où l’Époux leur sera enlevé ; alors ils jeûneront.
Méditation de l’Évangile du vendredi 19 février
“Mais les scribes et les pharisiens lui dirent : Les disciples de Jean jeûnent fréquemment et font des prières, et de même ceux des pharisiens, tandis que les tiens mangent et boivent !”
L’humour de Jésus leur répond que sa présence n’a rien de triste et que lui présent, ses amis ne peuvent vraiment pas jeûner.
“Et Jésus leur dit : Pouvez-vous faire jeûner les garçons de noce pendant que l’époux est avec eux ? Des jours viendront… et après que l’époux leur aura été enlevé, alors ils jeûneront dans ces jours-là”
S’il ose se donner le titre mystérieux “d’époux”, c’est qu’Il a “épousé” la nature humaine pour devenir ainsi l’ami par excellence de tout homme. En Lui, l’homme s’unit à la divinité comme l’épouse à son époux.
Jésus ne critique pas le jeûne des disciples de Jean et des pharisiens mais il montre vis-à-vis de ces observances, bien souvent ambigües dans leur motivation, une grande liberté d’esprit. Pour les siens, Il préfèrent l’atmosphère d’amitié qui lui rappelle la joie d’une noce, à des pénitences spectaculaires. L’intimité avec le Christ, la liberté des relations entre Lui et les siens lui semblent bien plus valables que la tristesse stérile et orgueilleuse de la pénitence.
Ce passage s’adresse en premier aux apôtres. La présence de Jésus, la vie, le dynamisme de son équipe, toujours par monts et par vaux, leur enlèvent toute pensée de jeûne et de pénitence. Mais Jésus les avertit, Lui parti, ils auront leurs jours de jeûne.
Car dans la vie spirituelle, dans notre vie d’union avec Dieu, il y a aussi des jours sombres où le Seigneur s’éclipse, et où il nous faut jeûner…L’époux ne reste pas toujours près de nous, mais la qualité de l’amour se mesure à la fidélité de l’épouse durant l’absence de l’époux.
C’est là, aux heures de séparations que le Seigneur nous attend. Aussi notre vie spirituelle comprend-elle toujours cette alternance de présence et d’absence.
Il n’y a pas à s’étonner non plus du fol enthousiasme et de la joie provocante des nouveaux convertis; pour un temps, ils sont les garçons d’honneur de l’éternelle noce du Fils de l’homme.
Père Gabriel