Méditation de l’Évangile du mercredi 14 décembre
Jésus va donc répondre par une parabole vivante.
Il réalisera devant les envoyés de Jean-Baptiste, la prophétie d’Isaïe sur le Messie :
tous les juifs connaissaient par cœur ce texte, cité déjà par Jésus à Nazareth : « L’esprit du Seigneur est sur moi parce qu’il m’a oint pour annoncer la Bonne Nouvelle aux pauvres…
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc 7, 18b-23
En ce temps-là,
Jean le Baptiste appela deux de ses disciples
et les envoya demander au Seigneur :
« Es-tu celui qui doit venir,
ou devons-nous en attendre un autre ? »
Arrivés près de Jésus, ils lui dirent :
« Jean le Baptiste nous a envoyés te demander :
Es-tu celui qui doit venir,
ou devons-nous en attendre un autre ? »
À cette heure-là,
Jésus guérit beaucoup de gens de leurs maladies,
de leurs infirmités et des esprits mauvais dont ils étaient affligés,
et à beaucoup d’aveugles, il accorda de voir.
Puis il répondit aux envoyés :
« Allez annoncer à Jean ce que vous avez vu et entendu :
les aveugles retrouvent la vue,
les boiteux marchent,
les lépreux sont purifiés,
les sourds entendent,
les morts ressuscitent,
les pauvres reçoivent la Bonne Nouvelle.
Heureux celui qui ne trébuchera pas à cause de moi ! »
Méditation de l’évangile du mercredi 14 décembre
“Or Jean, dans sa prison, avaient entendu parler des œuvres du Christ. Il lui envoya ses disciples pour lui dire : Es-tu Celui qui doit venir ou devons-nous en attendre un autre ? “
Jean-Baptiste, dans sa prison, démoralisé par cette arrestation qui l’a retiré du grand mouvement d’attente qu’il a vécu avec une telle intensité, envoie ses disciples questionner Jésus : “Es-tu Celui qui doit venir ?” Jésus répond clairement mais prudemment. Il tient compte du climat politique.
Hérode, tout comme les Romains, est susceptible. Se déclarer ouvertement le Messie annoncé serait suicidaire. Jésus va donc répondre par une parabole vivante.
Il réalisera devant les envoyés de Jean-Baptiste, la prophétie d’Isaïe sur le Messie :
tous les juifs connaissaient par cœur ce texte, cité déjà par Jésus à Nazareth : « L’esprit du Seigneur est sur moi parce qu’il m’a oint pour annoncer la Bonne Nouvelle aux pauvres. Il m’a envoyé proclamer aux captifs la délivrance et aux aveugles une vue claire, renvoyer libres les opprimés, proclamer une année de grâce du Seigneur »
Jésus la réalise donc devant les disciples de Jean-Baptiste. Il la mime. A partir de là
il n’était pas difficile de comprendre pour qui Il se donnait : le Messie.
« A ce moment là, Il guérit beaucoup de personnes affligées de maladies et d’infirmités et d’esprits malins, et Il accorda de voir à plusieurs aveugles ».
Jean Le Baptiste n’aurait aucune peine à conclure dans sa prison où Hérode, sous la pression d’Hérodiade, le détenait prisonnier.
Oui, Jésus sait très bien qui Il est.
Oui, Il est l’Envoyé, Celui qui doit venir. Il le sait même tellement qu’Il s’applique à Lui-même les grands textes messianiques. Sans se tracasser. Il ose faire sienne la figure étrangement belle du Messie d’Isaïe, la figure étrangement puissante qui rayonne aux chapitres 35, verset 5 et 61, verset l, du plus grand des prophètes.
Il est Lui-même, Jésus, ce Dieu qui nous visite les mains ouvertes.
Pour se présenter, Il ne trouve rien de mieux que d’énumérer les bienfaits qu’Il opère. Sa définition, sa personnalité se résument en cet amour qui ne sait qu’inventer pour soulager les malades de leurs maux, les pauvres de leurs tristesses.
Aussi se donne-t-Il comme source de lumière pour les aveugles, de force pour les boiteux, de santé pour les lépreux, de vie pour les morts, de vérité et de consolation pour les pauvres.
« Et Jésus leur répondit : Allez rapporter à Jean ce que vous avez vu et entendu :
les aveugles voient clair, les boiteux marchent, les lépreux sont purifiés et les sourds entendent, les morts ressuscitent, les pauvres sont évangélisés ! »
Et Il ajoute :
” Et bienheureux celui pour lequel je ne suis pas un objet de scandale » car c’est là le mystère de Jésus, malgré tant de bonté, beaucoup ne l’accepteront pas.”
Jésus nous en prévient, il est très dangereux de s’occuper des pauvres, comme Il l’a fait lui-même. On devient un objet de scandale. Comment ose-t-Il s’abaisser à s’occuper de si pauvres gens, celui-là ! Ce n’est pas digne de Lui ’ Car, ou la dignité reconnue du pauvre blesse et agace les gens en place qui l’exploitent sans vergogne, ou elle les pousse à la mépriser encore plus.
C’est une parole de sagesse qu’Il nous livre :« Bienheureux celui pour lequel je ne suis pas un objet de scandale »
C’est aussi une des béatitudes que d’avoir le courage de s’occuper des plus pauvres, malgré le mépris dont on les abreuve et dont on nous abreuvera à son exemple.
Jésus, l’Envoyé du Père, se reconnaît à cette bonté envers les maladies, à son attention à leur égard. Mais le point le plus extraordinaire de cette affirmation, c’est la Bonne Nouvelle annoncée aux pauvres.
Tous les hommes sont pauvres de la seule vraie richesse, Dieu. Mais il reste que les pauvres, les petits, les plus abandonnés sont justement ceux qui réclament le plus cette “Bonne Nouvelle”, cette évangélisation. D’ailleurs, ils sont plus aptes que quiconque à saisir la grandeur de Dieu, eux que ne dupe pas le vernis des biens et du confort.
Père Gabriel