Méditation de l’évangile du mercredi 16 février
Cette longue caresse amicale témoignait de l’attention apportée à l’homme. Sa puissance n’avait pas besoin de temps et de patience, mais son amitié, oui. Il en est toujours ainsi dans nos vies spirituelles, et de l’amitié entre nous et le Seigneur ; pour nous rendre à la Lumière, il faut du temps et de la patience.
Évangile de Jésus Christ selon saint Marc 8,22-26.
En ce temps-là, Jésus et ses disciples arrivèrent à Bethsaïde. Des gens lui amènent un aveugle et le supplient de le toucher.
Jésus prit l’aveugle par la main et le conduisit hors du village. Il lui mit de la salive sur les yeux et lui imposa les mains. Il lui demandait : « Aperçois-tu quelque chose ? »
Levant les yeux, l’homme disait : « J’aperçois les gens : ils ressemblent à des arbres que je vois marcher. »
Puis Jésus, de nouveau, imposa les mains sur les yeux de l’homme ; celui-ci se mit à voir normalement, il se trouva guéri, et il distinguait tout avec netteté.
Jésus le renvoya dans sa maison en disant : « Ne rentre même pas dans le village. »
Méditation de l’évangile du mercredi 16 février 2019
“Et ils viennent à Bethsaïde. Et on lui amène un aveugle et on le prie de le toucher. Et ayant pris la main de l’aveugle, Il le conduisit hors du bourg”.
Le miracle n’aura là comme but premier que la tendresse de Dieu en face de l’homme malade et enfermé dans son désespoir. Dieu, à travers Jésus, prend la main de l’homme souffrant. Il ne se contente pas de ce geste d’amitié. Il s’isole avec lui pour lui parler coeur à coeur, loin des témoins gênants. S’instaure alors le dialogue entre “l’homme blessé” et le “fils de l’homme” où Dieu nous rejoint dans notre sensibilité. Le même dialogue s’instaure d’ailleurs pour nous dans les sacrements entre nous et Jésus. Les sacrements perpétuent ses gestes de tendresse : car nous ne sommes pas ses anges.
“Et après lui avoir craché sur les yeux et lui avoir imposé les mains. Il lui demandait : si tu vois quelque chose ? et ayant commencé à voir il disait : je vois les hommes ; car je les aperçois semblables à des arbres qui marcheraient. Ensuite Il lui imposa de nouveau les mains sur ses yeux, et Il regarda fixement. Et il fut rétabli. Et il voyait tout distinctement. Et Il l’envoya chez lui, en disant : n’entre pas dans le bourg”.
Il donne donc la main à cet aveugle et le conduit hors du bourg dans un geste plus qu’amical. Et par deux fois Il lui impose les mains sur les yeux afin que ce contact apporte progressivement la guérison et du coeur et des yeux de cet aveugle.
Cette longue caresse amicale témoignait de l’attention apportée à l’homme. Sa puissance n’avait pas besoin de temps et de patience, mais son amitié, oui. Il en est toujours ainsi dans nos vies spirituelles, et de l’amitié entre nous et le Seigneur ; pour nous rendre à la Lumière, il faut du temps et de la patience.
La maladie nous bloque contre Dieu. Pourquoi permettre le mal ? Et pourtant créer l’homme, c’est permettre le mal et aussi permettre à des êtres fragiles d’entrer dans la splendeur de Dieu et dans son amitié.
Un miracle comme celui de l’aveugle de Bethsaïde nous montre à l’évidence que Dieu, à travers Jésus, nous prend par la main pour nous guérir, bien au-delà des guérisons médicales.
Jésus le Fils de l’homme ne peut supporter la maladie; sa main cherche la nôtre pour nous conduire au-delà du mal. Cette guérison est comme une prémonition dans la foi qui ouvre nos yeux sur les vérités éternelles.
Les mains du Seigneur ont rendu espoir à l’aveugle et nous rendent espoir. Mains merveilleuses qui, tout à l’opposé des formules magiques des charlatans, sont tellement porteuses de la tendresse de Dieu.
Père Gabriel