Méditation de l’Évangile du samedi 3 août
“La fille d’Hérodiade s’étant présentée et ayant dansé, plut à Hérode”.
Évangile de Jésus-Christ selon saint Mt 14, 1-12
En ce temps-là,
Hérode, qui était au pouvoir en Galilée,
apprit la renommée de Jésus
et dit à ses serviteurs :
« Celui-là, c’est Jean le Baptiste,
il est ressuscité d’entre les morts,
et voilà pourquoi des miracles se réalisent par lui. »
Car Hérode avait fait arrêter Jean,
l’avait fait enchaîner et mettre en prison.
C’était à cause d’Hérodiade, la femme de son frère Philippe.
En effet, Jean lui avait dit :
« Tu n’as pas le droit de l’avoir pour femme. »
Hérode cherchait à le faire mourir,
mais il eut peur de la foule
qui le tenait pour un prophète.
Lorsque arriva l’anniversaire d’Hérode,
la fille d’Hérodiade dansa au milieu des convives,
et elle plut à Hérode.
Alors il s’engagea par serment
à lui donner ce qu’elle demanderait.
Poussée par sa mère, elle dit :
« Donne-moi ici, sur un plat,
la tête de Jean le Baptiste. »
Le roi fut contrarié ;
mais à cause de son serment et des convives,
il commanda de la lui donner.
Il envoya décapiter Jean dans la prison.
La tête de celui-ci fut apportée sur un plat
et donnée à la jeune fille,
qui l’apporta à sa mère.
Les disciples de Jean arrivèrent pour prendre son corps,
qu’ils ensevelirent ;
puis ils allèrent l’annoncer à Jésus.
Jan Adam Kruseman, c. 1861, Rijksmuseum Amsterdam.
Méditation de l’Évangile du samedi 3 août
Les hommes ont la danse dans le sang, dans le corps, dans l’âme. Il y a dans la danse l’unité créée par le rythme, entre deux êtres qui s’aiment.
Mais le rythme nous entraîne, et la passion naît dans cette découverte du partenaire devenu comme une partie de nous-même dans l’unité du mouvement. Hérode et les courtisans sont pris, ils sont devenus les captifs de cette femme qui danse. Elle leur plaît. Hérode ne se défendra pas, malgré sa raison qui s’insurge contre la pensée du meurtre réclamé.
Car si la danse est un art, l’art de la maîtrise du corps, pour combien reste-t-elle un art sans danger ? L’intimité et l’unité créées entre danseurs et danseuses, entre danseurs et spectateurs les amènent les uns et les autres vers la passion si, justement, ils ne se maîtrisent pas.
C’est ce qui est arrivé à Hérode. La passion l’empêche d’écouter sa raison et il assassine Jean. Il en coûte cher d’être libre devant le pouvoir et d’avoir le courage de lui dire la vérité en face. Jean-Baptiste a eu cette audace. Il l’a payée de sa vie. Hérodiade aura eu sa tête.
Père Gabriel