Vous cherchez Jésus de Nazareth, le crucifié; Il est ressuscité Marc 16,6

Seconde multiplication des pains

Méditation de l’évangile du vendredi 10 février

Au soir de la seconde multiplication des pains, Jésus ne laisse pas aux siens le soin de renvoyer la foule. C’est à ce moment-là, sans doute, qu’Il entre le mieux en contact avec les gens qu’Il a touchés, et qu’Il console tant de malheureux qui se pressent autour de Lui. Mais surtout, Il se souvient de la première multiplication des pains. Il veut à tout prix éviter que ses disciples n’exploitent le miracle à des fins politiques.

Évangile de Jésus-Christ selon saint Marc 8, 1-10

En ces jours-là,
comme il y avait de nouveau une grande foule,
et que les gens n’avaient rien à manger,
Jésus appelle à lui ses disciples et leur dit :
« J’ai de la compassion pour cette foule,
car depuis trois jours déjà ils restent auprès de moi,
et n’ont rien à manger.
Si je les renvoie chez eux à jeun,
ils vont défaillir en chemin,
et certains d’entre eux sont venus de loin. »
Ses disciples lui répondirent :
« Où donc pourra-t-on trouver du pain
pour les rassasier ici, dans le désert ? »
Il leur demanda :
« Combien de pains avez-vous ? »
Ils lui dirent :
« Sept. »
Alors il ordonna à la foule de s’asseoir par terre.
Puis, prenant les sept pains
et rendant grâce,
il les rompit,
et il les donnait à ses disciples
pour que ceux-ci les distribuent ;
et ils les distribuèrent à la foule.
Ils avaient aussi quelques petits poissons,
que Jésus bénit et fit aussi distribuer.
Les gens mangèrent et furent rassasiés.
On ramassa les morceaux qui restaient :
cela faisait sept corbeilles.
Or, ils étaient environ quatre mille.
Puis Jésus les renvoya.
Aussitôt, montant dans la barque avec ses disciples,
il alla dans la région de Dalmanoutha.

Méditation de l’évangile du vendredi 10 février

Dans la scène de la seconde multiplication des pains, Jésus, devant ces gens qui depuis trois jours sont avec Lui, pratiquement sans rien manger, dit :

“J’ai pitié de la foule, car voilà déjà trois jours ! Ils restent auprès de Moi et n’ont pas de quoi manger. Et si Je les renvoie à jeun chez eux, ils vont défaillir en route, et quelques-uns d’entre eux sont de loin !” (Mc 8, 1-10)

Jésus donc, en parlant ainsi, provoque ses disciples à l’action. Il va agir. Mais Il n’agira pas sans l’homme. Ce sont eux qui, avec Lui, agiront.

“Et Il leur demandait : combien avez-vous de pains ? Ils répondirent : sept” 

Il les oblige à sortir leurs provisions, et c’est avec leurs pains et leurs poissons, librement donnés que la foule va être nourrie. Ce seront eux qui distribueront cette nourriture aux hommes affamés. Le symbole était clair. Rien, dans l’ordre du salut, ne se fera sans ce travail commun entre l’homme libre et Dieu.

“Et Il ordonne à la foule de se coucher à terre. Et prenant les sept pains et rendant grâces, Il les rompit. Et Il les donna à ses disciples pour qu’ils les servissent à la foule. Et ils avaient quelques petits poissons; et Il les bénit et dit de les servir aussi” .

Elle fut efficace cette action en tandem avec le Seigneur :

“Et ils mangèrent et furent rassasiés. Et l’on emporta sept corbeilles des morceaux qui restaient” .

L’homme qu’Il vient sauver est un être libre qui doit participer pleinement au salut. Ce salut vient du partage de nos propres biens matériels et spirituels en union avec le Seigneur Jésus. Donner son propre casse-croûte, son propre dîner pour nourrir les autres, quelles perspectives cela n’ouvre-t-il pas à notre participation active au salut, aussi bien dans le domaine de la vie spirituelle que dans le domaine de la vie sociale.

Et pourtant, au soir de la seconde multiplication des pains, Il ne laisse pas aux siens le soin de renvoyer la foule. C’est à ce moment-là, sans doute, qu’Il entre le mieux en contact avec les gens qu’Il a touchés, et qu’Il console tant de malheureux qui se pressent autour de Lui. Mais surtout, Il se souvient de la première multiplication des pains. Il veut à tout prix éviter que ses disciples n’exploitent le miracle à des fins politiques.

C’est donc Lui qui, personnellement, renvoie les gens et évite tout mouvement populaire qui pourrait inquiéter les grands prêtres, Hérode ou les Romains. Et, encore plus profondément, Jésus fuit le pouvoir temporel, dont Il connaît l’ambiguïté et la tristesse…

“Or ils étaient environ quatre mille. Et Il les congédia. Et montant aussitôt dans la barque avec ses disciples, Il vint dans la région de Dalmanoutha” (Mc 8, 9-10)

Père Gabriel