Vous cherchez Jésus de Nazareth, le crucifié; Il est ressuscité Marc 16,6

Le drame de Jésus et son courage

Méditation de l’évangile du jeudi 21 mars

Les juifs ricanent : « Tu n’as pas encore cinquante ans et Tu as vu Abraham ? » …Alors cette affirmation qui tombe comme un coup de foudre : « Avant qu’Abraham soit, JE SUIS ». Jésus s’est fait Fils de Dieu. Il  vient de signer son arrêt de mort.

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean 8,51-59.

En ce temps-là,
Jésus disait aux Juifs :
« Amen, amen, je vous le dis :
si quelqu’un garde ma parole,
jamais il ne verra la mort. »
Les Juifs lui dirent :
« Maintenant nous savons bien que tu as un démon.
Abraham est mort, les prophètes aussi,
et toi, tu dis :
“Si quelqu’un garde ma parole,
il ne connaîtra jamais la mort.”
Es-tu donc plus grand que notre père Abraham ?
Il est mort, et les prophètes aussi sont morts.
Pour qui te prends-tu ? »
Jésus répondit :
« Si je me glorifie moi-même,
ma gloire n’est rien ;
c’est mon Père qui me glorifie,
lui dont vous dites : “Il est notre Dieu”,
alors que vous ne le connaissez pas.
Moi, je le connais
et, si je dis que je ne le connais pas,
je serai comme vous, un menteur.
Mais je le connais,
et sa parole, je la garde.
Abraham votre père a exulté,
sachant qu’il verrait mon Jour.
Il l’a vu, et il s’est réjoui. »
Les Juifs lui dirent alors :
« Toi qui n’as pas encore cinquante ans,
tu as vu Abraham ! »
Jésus leur répondit :
« Amen, amen, je vous le dis :
avant qu’Abraham fût,
moi, JE SUIS. »
Alors ils ramassèrent des pierres pour les lui jeter.
Mais Jésus, en se cachant,
sortit du Temple.

Méditation de l’évangile du jeudi 21 mars

Le drame de Jésus se situe très bien dans cette discussion où il va déclarer ouvertement à ses contemporains son identité. Ses ennemis sont très logiques d’ailleurs, car l’affirmation de Jésus au verset 51 du chapitre 8 de Jean est un non sens, si Celui qui le profère n’est qu’un homme. En effet, déclarer :

« En vérité, je vous le dis, si quelqu’un garde ma Parole, il ne verra jamais la mort », peut témoigner d’un esprit un peu dérangé. C’est d’ailleurs ce que ses contemporains lui disent sans ambages : « Tu es fou… » « Maintenant nous voyons bien que Tu es possédé d’un démon. » (Pour eux, les fous étaient possédés et ils s’en servaient comme d’oracles).

« Abraham est mort. Et les prophètes aussi. Et Toi, Tu dis : si quelqu’un garde ma parole, il ne goûtera jamais la mort ! Serais-tu plus grand que notre père Abraham qui est mort ? Et les Prophètes aussi sont morts ! Qui prétends-tu être ? »

Et Jésus va les provoquer plus avant et leur déclarer d’une manière fulgurante pour un juif, qu’Il est bien Dieu.

Reprenant son thème favori : que Dieu est son Père, et que c’est son Père qui le glorifie dans les œuvres qu’Il lui permet d’accomplir (ses miracles), Il enchaîne alors en se retirant du temps. C’est Lui que les ancêtres ont attendu. C’est Lui qu’Abraham a vu, dans la vision de l’avenir de sa race.

« C’est mon Père qui me glorifie dont vous dites : c’est notre Dieu. Et vous ne Le connaissez pas : mais Moi, Je Le connais… Abraham, notre père, a tressailli de joie à la pensée de voir mon jour : et il l’a vu, et s’en est réjoui ».

Les juifs ricanent : « Tu n’as pas encore cinquante ans et Tu as vu Abraham ? » Alors cette affirmation qui tombe comme un coup de foudre : « Avant qu’Abraham soit, JE SUIS ».

Pour un juif, cette affirmation ne pouvait laisser aucun doute, Jésus reprenait à son compte la définition même de Dieu, celle que Dieu avait donnée à Moïse dans le buisson ardent : « Je suis celui qui est. »

Il ose s’attribuer le Nom incommunicable. Ils n’ont pas affaire à un fou mais à un forcené qui se fait l’égal de Dieu. Et ramassant des cailloux, ils veulent le tuer.

« Ils prirent donc des pierres pour les lui jeter; mais Jésus se déroba et sortit du Temple ».

Jésus vient de signer son arrêt de mort.

Il s’est fait Fils de Dieu, déclarent les princes des prêtres à Pilate, Il mérite la mort. Voilà pourquoi l’Envoyé du Père se verra immolé sur la croix.

Père Gabriel