Vous cherchez Jésus de Nazareth, le crucifié; Il est ressuscité Marc 16,6

L’homme ne vit pas seulement de pain, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu

Méditation de l’Évangile du dimanche 19 juin – Fête du Saint Sacrement

Jésus ne peut voir la souffrance physique sans guérir; Il ne peut voir la misère morale sans enseigner. Les hommes restent là, avachis, couchés comme des bestiaux, dans un état de laisser-aller et de passivité, s’ils ne sont pas secoués par l’enseignement de Jésus. Tout l’enseignement de Jésus est dans ce sens de l’effort et de l’homme debout.

Évangile de Jésus-Christ selon saint Luc 9, 11b-17

En ce temps-là,
Jésus parlait aux foules du règne de Dieu,
et guérissait ceux qui en avaient besoin.
Le jour commençait à baisser.
Alors les Douze s’approchèrent de lui et lui dirent :
« Renvoie cette foule :
qu’ils aillent dans les villages et les campagnes des environs
afin d’y loger et de trouver des vivres ;
ici nous sommes dans un endroit désert. »
Mais il leur dit :
« Donnez-leur vous-mêmes à manger. »
Ils répondirent :
« Nous n’avons pas plus de cinq pains et deux poissons.
À moins peut-être d’aller nous-mêmes acheter de la nourriture
pour tout ce peuple. »
Il y avait environ cinq mille hommes.
Jésus dit à ses disciples :
« Faites-les asseoir par groupes de cinquante environ. »
Ils exécutèrent cette demande
et firent asseoir tout le monde.
Jésus prit les cinq pains et les deux poissons,
et, levant les yeux au ciel,
il prononça la bénédiction sur eux,
les rompit
et les donna à ses disciples
pour qu’ils les distribuent à la foule.
Ils mangèrent et ils furent tous rassasiés ;
puis on ramassa les morceaux qui leur restaient :
cela faisait douze paniers.

Méditation de l’Évangile du  dimanche 19 juin – Fête du Saint Sacrement

Jésus, fuyant Hérode ou voulant tout simplement s’écarter un peu pour parler tranquillement avec les siens, peut difficilement échapper aux foules qu’Il a conquises. Sa parole a soulevé un tel enthousiasme que les foules se lancent à sa poursuite, à pied, de toutes les cités des bords du lac, pour aller le relancer jusque dans le désert.

“A la nouvelle de la mort de Jean-Baptiste, Jésus s’éloigne du lieu où Il était, s’embarque pour se retirer dans un lieu désert, à l’écart. Et les foules l’ayant appris le suivirent, à pied, venant des villes”

Et Marc de préciser et de bien remarquer que tous ces gens courent après Lui :

“Et on les vit s’en aller, et plusieurs comprirent où ils allaient. Et ils y accoururent par terre, de toutes les villes, et ils les devancèrent. Et, en sortant de la barque, Il vit une foule nombreuse. Et Il en eut pitié, parce qu’ils étaient comme des brebis qui n’ont pas de berger, et Il se mit à les instruire longuement”.

C’est bien Lui ! Il s’échappe un moment avec les Douze, de retour de leur course apostolique. Il s’était réfugié dans un endroit bien tranquille et désert, Bethsaïde. Du moins, le croyait-Il. Devant la foule qui le poursuit et qu’Il voit si abandonnée dans le domaine spirituel, adieu le repos : et Il les reçoit; Il les enseigne; Il leur parle du Royaume de Dieu; Il les guérit et les captive à tel point que le soir tombe qu’ils sont toujours là, dans ce lieu désert. Ce sera l’occasion de la première multiplication des pains.

“Or, comme le jour commençait à baisser, les Douze s’approchèrent et Lui dirent : congédie la foule afin qu’ils aillent dans les bourgs et les hameaux des environs, pour trouver un gîte et de la nourriture… “

Ce qui l’émeut et le bouleverse, ce n’est pas tant leur fatigue physique que cette démission qu’Il n’admet jamais chez l’homme. Car Il décèle chez eux comme une lassitude de ne trouver personne à qui se confier, personne pour les enseigner : “Ils étaient comme des brebis sans pasteur”.

Jésus ne peut voir la souffrance physique sans guérir; Il ne peut voir la misère morale sans enseigner. Les hommes restent là, avachis, couchés comme des bestiaux, dans un état de laisser-aller et de passivité, s’ils ne sont pas secoués par l’enseignement de Jésus. Tout l’enseignement de Jésus est dans ce sens de l’effort et de l’homme debout.

Car “l’homme aux impératifs” nous entraîne toujours sur des chemins où il nous faut dire “non” à nos désirs excessifs ou instinctifs.

“Si ton œil te scandalise… Si tu regardes une femme au point de la désirer…Va, vends tous tes biens… Laisse-là tes filets… Lève-toi, suis-Moi…Va, ne pèche plus…Procurez-vous, non la nourriture périssable, mais la nourriture qui demeure pour la vie éternelle…”

Père Gabriel